Faisait-il aussi un infarctus ?

« La FNF ne descend pas dans les bas-fonds du Terminus.
C'est le repaire des malfrats et des pervers. »

Richard resta impassible, les yeux dans le vide, complètement insensible à la détresse du sénateur.

« Moi aussi je me pose des questions vous savez ?
Pourquoi la FNF ne fait rien pour arrêter la mafia du Terminus ? Pourquoi la Commune ne fait rien pour endiguer le commerce de la drogue qui détruit les plus faibles ? Pourquoi Dieu laisse t-il faire tout ça ? Pourquoi il m'a prit ma femme et ma fille alors que j'ai toujours tout fait pour le servir au mieux ? »

Richard sentit la rage monter en lui. Il serra les dents.

« Par contre je comprends parfaitement pourquoi Il vous a mit dans cet état là monsieur de Granderive. Vous êtes un sénateur corrompu par l'alcool et le vice. Vous êtes un hérétique qui remet en cause le Clergé et la religion.
Et c'est pour tout cela que Dieu vous fait mourir aujourd'hui. »

A présent, le médecin regardait le politicien droit dans les yeux.

Vincent de Granderive était malade. Au bord de la mort. Il avait une apparence fantomatique, et en même temps, une présence par sa boursouflure sur son abdomen ; On aurait dit un ogre, une sorte de monstre fantastique. Et s'il pouvait faire pitié il y a un instant, en entendant le propos du médecin, un sentiment de rage l'envahit. Il devint rouge, et ses gros sourcils s'arquèrent au-dessus de ses yeux ; Il pivota la tête, lentement, pour observer le docteur directement dans ses yeux.

- Tu... Crois vraiment... Que tu es malin ?
Espèce de... Petit con... T'as pas idée du pouvoir que je détiens. Du nombre de personne que... J'ai fais buter... Sans même être jamais inquiété. C'est ça le pouvoir : Mentir, et faire que le monde entier accepte ce mensonge.

Une espèce de sourire glauque se dessinait sur ses lèvres, et affichait ses dents jaunes et acérées comme des lames de rasoir.

- Dieu... Il a bon dos... Mieux vaut... Régner en enfer... Que servir au paradis...
Maintenant, écoute-moi bien, docteur... Tu vas... Me sauver la vie. Tu vas... Appeler l'infirmier de la FNF... Parce que si je crève... Je peux t'en assurer : Tu vas jamais t'en tirer. Mes enfants, vont te... Poursuivre... Et te faire souffrir... Toi, et tous les gens que t'aimes...
À côté de ce que les... Wendigos... Font à toi... Et tes proches... Les souffrances de ta garce de fille et ta... Pute de femme... Ce sera rien...

Richard répondit au sourire du sénateur par un autre sourire.

« Vous pouvez essayé de mentir, mais ici vous n'avez aucun pouvoir.
Vous êtes peut être sénateur de la Commune, mais là vous n'êtes qu'un de mes patients. Et c'est moi qui a les cartes en mains. »

Richard commençait à avoir de la peine pour le politicien. Cet homme était pathétique, avec son gros ventre, ses difficultés respiratoires et sa haine.
Le médecin n'avait même plus de remord à le laisser mourir.

« Vous avez la cirrhose monsieur de Granderive. Peut être que vous avez attrapé l'hépatite B en couchant avec une prostituée. Quoi qu'il en soit votre foie est mort et vous allez en mourir.
Et là, au vu de vos symptômes, je me demande si vous ne faite pas un infarctus du myocarde. »

Richard commença à ranger ses affaires.

« Je vous l'ai dit, la FNF ne descend pas dans les bas-fonds, c'est le territoire de la Famille.
Alors je vous sauve ou je vous laisse mourir ? »

Le vieux ricana. Mais son rire ne dura pas. Il fut soudain prit d'une gigantesque quinte de toux, assez pour le forcer à se couvrir la bouche, car il crachait des glaires de sa salive.

- On me fera... Une greffe de foie. Bizarrement... Les gens comme moi ne manquent jamais de donneurs...
Qu'importe ce que j'ai, je vais en... Réchapper...
Maintenant écoute moi bien, petite merde.

Le vieux tenta de se redresser, bien qu'il était clair qu'il y peinait grandement.

- Si tu... Te casses de là... Je vais hurler à l'aide... Et... Demander... À mes hommes... De t'ouvrir le ventre, et de... Sortir... Tes organes...
Tu vas... Prévenir... Mon garde du corps... Tu vas... Demander qu'on appelle... L'infirmier de la FNF... Ils peuvent me transporter en hélicoptère... À Notre-Dame...
Tu fais ça, et je jure... D'oublier... Tout ce que tu m'as dis... Le manque de respect... Que tu m'as témoigné... À moi, et à ma maison patricienne !
Sinon ! Tu... Vas payer...

« D'accord on va faire comme ça. Je vais prévenir quelqu'un à l'extérieur. »

Richard se leva, abandonnant sa trousse de soin dans la pièce, pour aller retrouver Laurent Hilaire à l'extérieur.

« Votre gars il veut l'infirmier de la FNF. »

Richard avait la sensation que tout cela tournait au vinaigre. Désormais la seule chose qu'il voulait c'était de retourner à la surface et de partir loin d'ici.

Richard ouvrit la porte de la chambre. Dans la rame de métro, il n'y avait que deux personnes ; La jeune fille de tout à l'heure, patiemment assise, ainsi qu'un grand gars en costume, le crâne rasé, avec un écouteur dans l'oreille ; Il devait s'agir ou bien d'un mafieux, ou bien d'un soldat de la FNF, ou bien peut-être un mercenaire au service de la famille Granderive : Beaucoup de sénateurs se constituaient de petites armées privées sur leur domaine.

En ouvrant la porte de la rame, Richard se retrouva sur le quai. Laurent était en train de fumer une cigarette, quand bien même on était dans un endroit clos et souterrain. En entendant la réflexion de Richard, il se mit à écarquiller les yeux, et à faire tomber sa cigarette au sol, l'écrasant sous sa chaussure.
Il attrapa violemment le médecin par le bras et l'éloigna, afin qu'ils ne puissent parler que tous les deux.

- Je sais qu'il demande l'infirmier de la FNF ! Mais je suis allé vous chercher vous à la place, exprès pour perdre du temps !
Vous êtes médecin, non ? Alors dites moi tout, doc. Il est mal au point, hein ? C'est quoi comme maladie qu'il a ? C'est grave ? Ou alors ça peut prendre plusieurs jours ?
Non, parce que s'il va clamser dans l'heure, on peut faire exprès de perdre du temps, vous et moi ; Il meurt, et je vous donne votre fric. Alors... C'est quoi votre diagnostic ?

« Il ne va pas bien, je crois que vous le savez déjà, ça se voit.
Je pense qu'il a une cirrhose, peut être dû à une contamination pour le virus de l'hépatite B.
Et je me demande s'il ne fait pas un infarctus, mais j'ai pas été voir plus loin.
C'est surtout qu'on a eu une petite discussion et qu'il ne me fait pas confiance.
Il m'a menacé si je n'appelais pas l'infirmier de la FNF. »

Le pensée de Richard commençaient à s’emmêler. Dans quoi il s'était foutu, il n'aurait jamais dû se laisser embarqué dans une telle connerie. Il voulait juste partir loin.
C'est comme ça que ça se passait quand un petit homme comme lui interférait dans les affaires des grands. Que ça soit le Sénateur ou le membre de la Famille, il allait se faire écraser de toute part.

« Je ne sais pas combien de temps ça pourrait prendre pour qu'il meurt. Et je ne sais pas comment accélérer le processus si vous voulez me poser la question. D'habitude je sauve des gens moi, je ne les tue pas. »

Le médecin commençait à être dépassé.

Laurent arrêta Richard en lui attrapant le bras.

- Écoutez doc, on a deux options :
Son garde du corps à un moment ou à un autre il va réagir... Je peux pas perdre du temps éternellement. Donc. Voilà ce qui va se passer :
S'il canne à cause du manque de prise en charge de sa maladie, c'est un accident malencontreux. C'est triste. Vous vous barrez. Personne retient votre nom, et je vous fille 1500 francs.
Mais s'il survit, alors, on est dans une situation gênante : Parce qu'on risque gros ! Si j'appelle les infirmiers de la FNF, on peut sauver les meubles, dire que vous avez pas fait exprès, que vous étiez pas assez compétent, que je craignais des complications... On lui sauve la vie, et vous avez la vie sauve, et moi aussi.
Mais si jamais je préviens pas l'infirmier de la FNF, mais que son garde du corps le fait à ma place... Toi et moi, doc, on va finir dans le ventre de Gueule d'Acier.

Il se gratta le crâne, et refit nerveusement sa cravate.

- Alors dis-moi tout, doc, mais genre, là c'est important : Est-ce qu'il peut encore survivre toute une nuit ? Ou bien est-ce que si on attend une ou deux heures, il est sûr de mourir ?

Richard souffla un bon coup.

« Je ne sais pas. J'en sais rien okay ? Ça peut prendre une heure comme plusieurs jours. »

Il ferma les yeux. Il n'avait qu'une hâte c'était de rentrer, le souterrain commençait à l'oppresser.

« Bon écoutez. Vous êtes de la Famille non ? La drogue c'est votre truc ?
Essayez de me trouver de quoi le sédater. Je vais le convaincre de le prendre comme traitement et ça va l'endormir. Ça va nous... ça va vous faire gagner du temps. »

Plus ça allé et moins Richard était en capacité de réfléchir.
Dans sa tête il commença à réciter : "pardonnez moi père, car j'ai péché".

Laurent acquiesça de mouvements de tête très vifs.

- D'ac... D'ac, ok, oui. Est-ce que... Est-ce que la pseudomorphine ça peut le faire ?

En disant cela, Laurent sortait de la poche de son costume un stylet de drogue.

- Vous pensez que ça va l'endormir ? Ou bien il vous faut un autre produit ?

« Non, ça n'ira pas. Pas une seule dose en tout cas.
Essayez de me trouver quelque chose de plus puissant. Allez voir l'apothicaire, je sais qu'il travaille pour vous.
Demandez lui une sorte de bêtabloquant, un truc qui ralentis la fréquence cardiaque. Demandez lui une bonne dose.
Je vais administrer une surdose à votre sénateur, ça va lui provoquer un arrêt cardiaque. Là j’appellerai son garde du corps à l'aide et je vais lui dire de pratiquer un massage cardiaque sur lui, il n'y verra que du feu, il pensera que son politicien est mort de cause naturelle, d'accord ?
Faite vite. »

Richard voulait juste s'en sortir en un seul morceau, peu lui importait son éthique désormais.

Laurent agita la tête, clairement apeuré.

- D'accord... Ok, je vais faire ça... En plus ça marche, ça paraîtra pas suspect si c'est un médoc pour le soigner...
Contentez-vous de... De retourner voir le vieux sénateur, et de gagner du temps, ok ? Inventez le bobard que vous voulez, mais faites qu'il se mette pas à hurler à l'aide !

Et ayant dit ça, il s'éloigna rapidement vers la sortie.

Richard observa Laurent Hilaire s'éloigner. Il resta ainsi, prostré, pendant quelques instants, avant de retourner dans le wagon et d'y retrouver Vincent de Granderive.
Ce dernier était toujours dans le même état, à suffoquer et à suer à grosses goûtes.

« Monsieur de Granderive. On est parti chercher l'infirmier, mais comme je vous l'ai dit la FNF n'intervient pas dans les bas-fonds. Par des accords tacites ils n'ont pas le droit de pénétrer dans le territoire de la Famille.
Alors voilà ce qui va se passer : On va vous remonter à la surface où vous allez être récupérer par l'armée et conduit à la Commune pour y être soigné. Mais avant ça il faut stabiliser votre état, car si on vous transporte comme ça vous risquez de décompenser et de mourir sur le chemin.
J'ai donc envoyé un homme voir l'apothicaire pour y prendre plusieurs médicaments pour calmer vos douleurs et votre cœur. Ça va nous permettre de vous déplacer sans soucis.
D'accord ? »

Le gros sénateur sourit en entendant la nouvelle.

- C'est bien... T'as été... Intelligent...

Il renifla avant de se détendre. Il fermait les yeux et se mettait à sourire, d'un grand sourire béat.

- Quel est ton nom ? T'es au Terminus depuis... Longtemps ? Dis-moi tout... Docteur...

Intérieurement, Richard souffla un bon coup, le sénateur avait tout gobé.

« Je m'appelle Richard. Je ne suis que de passage au Terminus, je me rends à Notre Dame où je dois rencontrer l'Evêque pour lui poser quelques questions. »

Richard reprit le pouls de son patient... ou plutôt de sa victime, juste pour faire passer le temps et éviter de trop en dire.

« Aujourd'hui j'ai prit un peu de mon temps pour voir quelques malades de la ville, et l'un de vos hommes est venu me chercher pour vous soigner, étant donné que la FNF ne pouvait rien pour vous.
Et vous monsieur de Granderive, vous êtes marié ? Vous avez des enfants ?
Vous portez un nom connu à la Commune. »

Il tapota de nouveau le ventre gonflé, puis prit son stéthoscope pour recontrôler le cœur. Ça ne servait à rien mais ça donné au sénateur l'impression qu'on s'occupait de lui.

Le gros sénateur se mettait à renifler.

- Oui, je... Vous l'ai dis. J'ai des enfants. Des enfants puissants. Je me suis... Arrangé, pour bien les placer... Mon fils aîné... Prendra ma suite... Et... Un autre mâle est colonel dans la FNF. J'ai marié... Une de mes filles avec... Le Prince de la Nouvelle-Reims... Vous y êtes déjà allé ? À Reims ?

Et voilà que le sénateur se mettait à parler tout seul.

- L'avenir de la Commune... Repose... Sur le contrôle de ses vassaux. Vous me... Parlez de l'évêque. Mais savez-vous ce que... L'évêque veut ?
Il veut... Rétablir l'ancienne papauté... Il rêve de... Sacrer un Roi de France... Il... A des problèmes... De pouvoir avec le Sénat...
Le Président de la... République... Il est dans une posture... Difficile... Depuis l'attentat... Vous savez, l'attentat ? La Cigogne... C'est un... Anti-clérical... L'évêque... Il serait prêt à... Donner le pouvoir à la FNF... Il y a beaucoup de... Religieux dans la FNF. Le prêtre du... Diocèse militaire... Est très important.

Il se mit alors à sourire bêtement.

- Mais moi... Je contrôle... La nourriture... J'ai des champs, avec des esclaves, qui m'appartiennent... Les gens ne voient jamais... Plus loin que leur estomac... Je contrôle le prix du grain, et... C'est pour ça que l'évêque, n'ose pas... S'opposer à moi...
C'est pour ça, qu'il avait... Accepté... Mon divorce, quand... Ma femme ne m'avait pas donné d'enfants...
Vous voyez Richard... Je... Je suis un homme puissant... Je tiens le monde par les couilles.
Docteur... 'Fin. Infirmier... Si vous me sauvez la vie... Je saurai vous remercier, en liquide... Soyez-en assuré...

Et ayant dit ça, la porte s'ouvrit. Laurent portait un petit sachet qu'il jeta au docteur. Dedans, il y avait les médicaments qu'il avait fait mander.

« Merci. »

Richard attrapa le sachet qui contenait une dizaine de pilules blanches. Le médecin avait absolument aucune idée de quoi il s'agissait. Il avait demandé une sorte de bêtabloquant, mais rien n'indiquait que s'en était bien.
Laurent Hilaire quitta la chambre et referma la porte derrière lui, laissant le médecin seul avec son patient.
Le gros homme respirait bruyamment, des perles de sueurs coulaient le long de son front.
Richard prit une profonde respiration. Il était face à un choix.
Allait-il vraiment trahir tous ses principes ? Il avait toujours essayé d'être un homme de bien, de vivre en suivant les préceptes du Christ Céleste. La mort de sa femme et de sa fille lui donnait-il le droit de prendre la vie d'un autre homme ? Quand bien même celui-ci n'était pas recommandable ?

« Monsieur de Granderive... je me fous de qui vous êtes et ce que vous avez pu faire dans votre vie. Que vous soyez un homme bon ou mauvais ne me regarde pas.
Je suis médecin, mon rôle est de soigner des gens, de les aider et de les sauver, peu importe qui ils peuvent être. »

Richard souffla une nouvelle fois.

« On m'a demandé de vous tuer monsieur de Granderive, ou plutôt de vous laissez mourir. Mais j'en suis incapable. Je vais donc vous sauver.
Vous m'avez parlé d'un remerciement en liquide, mais je n'en veux pas. Si je vous sauve je vais mettre en danger la famille de mon frère, la mafia risque de s'en prendre à eux. Je vous demande donc en échange de l'aider lui et les siens. Emmenez les à la Commune et engagez mon frère. C'est une tête de mule mais c'est un homme droit, il vous servira bien.
D'accord ? »

Le sénateur eut un grand sourire carnassier. Il fit un signe de tête à Richard, avant de se mettre à hurler, du peu de forces qui lui restait.

- DANIEL !


Un gros colosse entra. Le garde du corps de la rame. Il dévisagea Richard, avant de s'approcher de son maître qui lui faisait signe de s'approcher. Le sénateur lui souffla quelques mots à l'oreille. Puis, le garde du corps montra son approbation par un vif signe de tête, avant de partir rapidement en fermant la porte derrière lui.

- Savez-vous pourquoi... Je suis puissant, et vous, vous êtes faible ?
Parce que... Vous connaissez bien votre... Place. Mais c'est une bonne chose... La religion vous... Écrase, vous empêche de... Sortir de votre condition...
Et je vous en félicite. Vous avez épargné à votre famille des... Souffrances inutiles.

Il souffla avant de fermer à nouveau les yeux.

- Votre frère et sa famille... Si je survis... Je m'assurerai de... Les faire entrer dans ma maison... Mais ce n'est pas une... Récompense ; C'est un emploi. S'ils n'agissent pas bien envers moi... Je les punirai.
Bonne soirée, monsieur Richard...



En regagnant la surface, Richard n'entendait plus de bruit. C'était suspect, car il y avait toujours de l'ambiance au Terminus lorsqu'on rentrait du travail. Pourtant, il n'y avait là qu'un silence de mort, complet, absolu, et les gens étaient rentrés se terrer dans leurs wagons d'habitation.
Le médecin comprit vite pourquoi en entendant des hurlements. À la surface, Laurent Hilaire était sur le quai, en train d'être poignardé par des hachettes par plusieurs hommes d'armes. Il hurlait, il hurlait si fort que le bruit fit écho à travers les quais, résonnant un peu. Une fois leur basse oeuvre accomplie, les spadassins jetèrent leurs tranchoirs au sol et s'enfuirent en courant. Richard reconnu parmi eux le garde du corps du sénateur.

L'infirmier de la FNF prit un autre chemin pour parvenir jusqu'au quartier de la Dame de Pique. C'est par hélicoptère que le sénateur de Granderive fut évacué afin d'être soigné.

La nuit commençait à tomber et l'ambiance qui régnait en ville était pesante. La soirée s'annonçait lourde.
Richard regarda les quais une dernière fois. Puis il interpella un jeune garçon qui passait devant lui.

« Hey petit. Tu connais George Hidalgo ?
- Oui, il habite à mon quai.
- Pourrais tu lui remettre cette lettre, c'est important.
- D'accord monsieur.
- Tien, prend ça. »

Richard sortit une pièce de 1 franc de sa poche et la donna à l'enfant en même temps que sa lettre.
Dans celle-ci, le médecin parlait à son frère, lui expliquant ce qui était arrivé et ce qui allait arriver pour lui et sa famille.
Puis il prit la direction de l'entrée de la ville.
Laurent Hilaire, même mort, pouvait toujours lui causer des ennuis. Il n'agissait peut être pas seul et l'implication de Richard dans le survie du sénateur était peut être remontée.
Pour ne prendre aucun risque, le médecin préféra prendre la dernière caravane en partance du Terminus.
Celle-ci prenait le chemin du Colisée.